Ătre un proche aidant nâest pas toujours aussi simple que cela en a lâair. La multitude de tĂąches Ă accomplir, dans un contexte socio-Ă©conomique parfois compliquĂ©, nous permet de dĂ©velopper un grand nombre de compĂ©tences, aussi appelĂ©es âsoft skillsâ. Encore faut-il en avoir conscience !
Quels sont les soft skills des aidants familiauxâïžQuâest-ce que cela peut apporter aux entreprises des salariĂ©s aidants âïžLes soft skills, quâest-ce que câest âïž
Il est Ă la mode en ce moment de parler de soft skills, mais quâest-ce que câest en fait ?
đ Il sâagit de compĂ©tences transverses, qui ne sont pas liĂ©es Ă un mĂ©tier en particulier. On parle tout simplement de notre savoir-ĂȘtre.
Voici quelques exemples de soft skills que les aidants familiaux peuvent dĂ©velopper grĂące Ă leur mission dâaide :
âïž Gestion du temps : Ils jonglent entre leur travail, leur proche, leurs enfants, âŠ
âïž AgilitĂ© organisationnelle : Ils adaptent leur organisation au fur et Ă mesure de lâĂ©volution de la dĂ©pendance de leur proche.
âïž Prise de dĂ©cision : Ils sont parfois amenĂ©s Ă prendre des dĂ©cisions difficiles, quand le moment de placer son proche est venu par exemple.
âïž NĂ©gociation : Ils peuvent ĂȘtre amenĂ©s Ă nĂ©gocier avec leur proche pour faire intervenir une personne extĂ©rieure Ă la famille.
âïž RĂ©silience : Les moments difficiles sont nombreux lorsquâon aide un proche dĂ©pendant. La capacitĂ© de rĂ©silience est ainsi fortement sollicitĂ© et amenĂ©e Ă se dĂ©velopper
âïž Intelligence Ă©motionnelle : Ils font preuve dâune grande empathie en accompagnant leur proche.
âïž Intelligence relationnelle : Ils sont amenĂ©s Ă instaurer des relations stables et de confiance avec les diffĂ©rents soignants de leur proche.
âïž CapacitĂ© Ă coordonner : De nombreux intervenants professionnels se relaient autour de la personne aidĂ©e.
Les soft skills se dĂ©veloppent grĂące Ă notre capacitĂ© dâapprentissage, la connaissance de soi, notre capacitĂ© de mobilisation et dâassumer des relations constructives. Les aidants familiaux Ă©tant fortement sollicitĂ©s, ils ont donc la possibilitĂ© de dĂ©velopper plus rapidement, plus fortement ces compĂ©tences.
Quel est lâintĂ©rĂȘt pour les entreprises de porter attention aux soft skills des aidants familiaux ?
A lâheure actuelle, les compĂ©tences techniques liĂ©es aux mĂ©tiers sont dĂ©passĂ©es au bout de 5 ans environ. Elles doivent constamment Ă©voluer pour sâadapter aux nouvelles technologies et nĂ©cessitent bien souvent de passer par la formation. Or les soft skills sont des compĂ©tences plus stables, qui sâadaptent Ă tout corps de mĂ©tier et aux environnements changeants.
Elles ont donc de la valeur pour les entreprises, car cumulĂ©es aux compĂ©tences techniques, vous obtenez des salariĂ©s plus performants. Lâintelligence relationnelle permet de favoriser des relations sereines dans lâentreprise et contribue Ă rĂ©duire le stress. Elle facilite le travail dâĂ©quipe et lâouverture dâesprit par exemple.
Vous lâavez compris un salariĂ© aidant a largement lâoccasion de dĂ©velopper son savoir-ĂȘtre ou ses soft skills, peut-ĂȘtre plus que pour dâautres salariĂ©s, moins sollicitĂ©s dans leur vie personnelle. Or la question des aidants reste encore tabou dans les entreprises. Cette mission en parallĂšle de lâactivitĂ© professionnelle semble dĂ©ranger les entreprises et faire peur (peur de lâabsentĂ©isme, peur de la baisse de la performance, âŠ).
Dâun autre cĂŽtĂ©, les aidants familiaux hĂ©sitent Ă informer leur employeur du fait quâils sont aidants. Ils ont eux-mĂȘme peur dâĂȘtre cataloguĂ©s comme nâĂ©tant plus de confiance et que cela ne nuise Ă leur carriĂšre professionnelle. Or cela devrait ĂȘtre tout le contraire.
Notons Ă©galement, que la population française est vieillissante. Il y a aura dâici une dizaine dâannĂ©es de plus en plus de personnes dĂ©pendantes et donc de salariĂ©s aidants. Certains passent plus de 20 heures par semaine auprĂšs de leur proche. Ils auront acquis des soft skills, quâils utiliseront avec agilitĂ© au quotidien. Mais si les entreprises ne les considĂšrent pas, comment pourront-ils les mettre en valeur ? De plus, le nombre de salariĂ©s aidants va continuer Ă augmenter. PlutĂŽt que de les percevoir comme une contrainte, ne serait-il pas plus bĂ©nĂ©fique de les considĂ©rer comme une opportunitĂ© ?
Alors oui, ĂȘtre aidant familial demande de lâagilitĂ© aussi dans le travail. Cependant, si lâentreprise mĂšne une rĂ©flexion inclusive des aidants familiaux dans sa politique RH, elle contribuera, en favorisant sa flexibilitĂ©, Ă dĂ©velopper la performance de ses salariĂ©s et par voie de consĂ©quence, ses propres performances.