Le soutien des aidants à domicile est un sujet crucial, car il repose souvent sur la solidarité familiale, ce qui peut être difficile pour les conjoints vieillissants ou pour les enfants qui doivent renoncer à certaines de leurs activités professionnelles et familiales pour s’en occuper.
Le Service Autonomie :
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 vise à renforcer les services à domicile et à offrir une assistance de qualité aux personnes âgées ou en situation de handicap. Avec le vieillissement de la population et la volonté de nos concitoyens âgés de rester chez eux aussi longtemps que possible, l’approche domiciliaire doit être un enjeu majeur de la politique publique.
Pour améliorer les modalités d’accompagnement à domicile, il a été décidé de fusionner les 3 types de services existants (Services d’aide et d’accompagnement à domicile, Services de soins infirmiers à domicile et Services polyvalents d’aide et de soins à domicile) en une seule catégorie unique de “Services autonomie”, qui seront qualifiés de services médico-sociaux autorisés.
Ces services auront pour objectif de préserver l’autonomie des personnes qu’ils accompagnent et de favoriser leur maintien à domicile. Ils se composent de deux catégories : les services dispensant de l’aide et du soin, autorisés conjointement par le Directeur Général de l’Agence régionale de santé et le président du Conseil départemental, et les services dispensant uniquement de l’aide, autorisés par le président du Conseil départemental. Cette réforme a pour but d’améliorer la coordination des services à domicile, qui est actuellement très cloisonnée, et à offrir une prise en charge holistique de l’usager.
Il est essentiel de trouver des solutions plus agiles et plus simples pour que nos aînés, les personnes en situation de handicap ou les familles en difficulté ne soient pas les premières victimes d’une situation qui s’est gravement détériorée ces dernières années.
Une autre voie de passage est possible : place à l’innovation !
Le “Service Autonomie Intégré” pourrait être un nouveau dispositif visant à agréger les autorisations SAAD, SSIAD et HAD sur un seul porteur, afin de mieux accompagner les personnes âgées ou en situation de handicap ayant un besoin de soins techniques ou complexes et un niveau de dépendance élevé.
Ce dispositif permettrait de détecter plus tôt les fragilités, souvent à la fois sanitaires, sociales et médico-sociales, et de retarder l’apparition de complexités de la maladie, tout en préservant l’autonomie des personnes. En outre, il renforcerait notre capacité à appréhender de manière globale la réponse apportée à chaque individu.
Le Service Autonomie Intégré simplifierait et améliorerait l’accès aux services pour les usagers et leurs aidants en proposant une seule démarche à effectuer, qui coordonnera l’ensemble des prestations. Conformément à la stratégie nationale de santé, ce nouveau dispositif apporterait plus de lisibilité et de fluidité dans l’offre de services à domicile.
En plus de bénéficier aux usagers, ce service autonomie serait aussi très attractif pour les soignants, grâce à sa capacité à proposer un parcours d’évolution professionnelle de qualité, qui inclut des conditions de travail favorisant l’épanouissement et le bien-être au travail, tels que la réduction de la pénibilité, la conciliation entre activité professionnelle et vie personnelle, la valorisation de l’esprit d’équipe et la reconnaissance de l’engagement. Selon la Fédération d’employeurs Fédésap, spécialisée dans les services d’aide à la personne, 25 000 aides à domicile vont manquer.
En termes de soins, les équipes mobiles gériatriques mutualisées bénéficieraient également de l’expertise accrue qui découle de la complexité des missions et des échanges réguliers avec le personnel médical. Dans un secteur sous-financé avec de fortes disparités entre départements, il est crucial de mettre en place un ensemble économique solide, et les économies générées par cette réforme suffiraient à financer son coût.
Le soutien des proches aidants : ces invisibles
Le soutien des proches aidants est un enjeu crucial dans notre société, qui doit être mieux pris en compte par les acteurs du domicile.
Pour accompagner ces aidants souvent en situation de stress, il est important de mettre en place des solutions de prise en charge personnalisées, telles que l’intervention d’un caremanager. Ce dernier pourra évaluer le niveau de stress et les besoins de l’aidant, et mettre en place un plan de prise en charge adapté, en lien avec les évolutions de la situation. L’aidant pourra également avoir accès à des programmes d’éducation et d’apprentissage pratiques, gratuitement.
Le caremanager pourra également mettre en place des ressources de répit pour soulager le proche aidant, comme des séances de soutien psychologique, des groupes de parole ou des cours de relaxation. Si l’aidant est soutenu, l’accompagnement de son aidé sera plus simple et permettra à chacun de vivre au mieux.
2030 c’est demain :
Notre société doit être à la hauteur des enjeux de l’autonomie et du bien vieillir à domicile de nos anciens. Pour répondre à cet enjeu, il est important de proposer un large spectre de services adaptés à chaque parcours, afin de respecter la volonté de chacun.
Le défi de ces prochaines années sera donc de proposer des alternatives d’égale qualité pour tous, afin que chacun puisse vivre le mieux possible. Nous avons les moyens de relever ce défi, mais avons-nous l’envie de le faire ?