Les modalités de l’action publique actuelle vis-à-vis des proches aidants peuvent être analysées au regard du principe de subsidiarité. Les politiques sociales à destination des aidants se sont renforcées depuis 5️⃣ ans.

Elles prennent la forme de congés, désormais indemnisés, de prise en compte de l’aide 👐 dans le calcul des droits à la retraite, de création de lieux d’accueil et d’information spécifiques, de prise en compte du rôle de proche aidant dans le dossier médical 🚑 partagé ou de services de répit, financés en partie dans le cadre de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

Ces différents dispositifs s’inscrivent dans une politique générale dite « d’aide aux aidants ».

Il importe de souligner que leur objectif n’est pas de réduire l’implication des aidants. Au contraire, il s’appuie à la fois sur une volonté publique de valoriser leur contribution et de soutenir leur rôle “d’aidant-soignant” , en essayant de réduire le coût de l’expression des solidarités de proximité, par exemple sur la vie professionnelle, la santé ou le niveau de vie.

On serait assez naturellement tenté d’y lire une résurgence du modèle de la subsidiarité, consolidant la position centrale des proches aidants et réaffirmant la tradition française de solidarités publiques positionnées en aval des solidarités familiales.

Cette logique d’action publique n’est pas la seule possible pour réduire les effets négatifs de l’aide sur la vie des aidants. La fragilité du secteur médico-social illustrée dans de nombreux rapports publics, et remise en lumière dans le cadre de la pandémie de COVID-19, n’est pas étrangère à la charge pesant sur l’entourage familial.

Une politique publique qui positionne les solidarités publiques en alternative aux solidarités familiales plutôt qu’en soutien, par l’intermédiaire d’un renforcement des services d’aide à domicile, appuyés par des centres ressources multi-services et d’une plus grande accessibilité financière et géographique aux différents services médico-sociaux, permettrait très vraisemblablement de réduire l’implication contrainte des aidants et ses effets négatifs.