La #PPL déposée le 11 avril par la majorité présidentielle pour répondre au défi démographique du vieillissement de la population française garantit-elle véritablement le «bien vieillir» ?
Cette question est lĂ©gitime au vu des enjeux de ce phĂ©nomĂšne complexe et inĂ©dit qu’est la longĂ©vitĂ© de l’existence. Le vieillissement doit ĂȘtre envisagĂ© non pas comme un fardeau, mais comme un enjeu en termes de rĂ©alisation personnelle et de valeurs dĂ©mocratiques.
đ L’objectif est de garantir une autonomie dĂ©cisionnelle aux personnes ĂągĂ©es, mĂȘme lorsqu’elles sont confrontĂ©es Ă des circonstances difficiles.
La prĂ©vention des facteurs qui accentuent les fragilitĂ©s des personnes ĂągĂ©es et leur destitution progressive d’une autoritĂ© sur leur existence doit ĂȘtre une prioritĂ©. Cela concerne leur environnement socioculturel ainsi que leur accĂšs Ă un suivi mĂ©dical et mĂ©dico-social pertinent, qui leur permettent de maintenir leurs capacitĂ©s.
Le vieillissement doit se comprendre dans son Ă©volutivitĂ© avec des adaptations nĂ©cessaires et se construire dans le cadre d’une stratĂ©gie envisagĂ©e avec la personne en y associant la diversitĂ© des expertises. Notre responsabilitĂ© collective est engagĂ©e dans ce dĂ©fi qui touche les fondements mĂȘmes de nos principes.
La proposition de loi sur le «bien-vieillir» tĂ©moigne d’une approche novatrice, bien que partielle, de ce que devrait ĂȘtre l’hospitalitĂ© de notre dĂ©mocratie Ă l’Ă©gard des personnes reconnues dans leur droit Ă une vieillesse respectĂ©e. Cette proposition fixe des perspectives en identifiant les leviers de transformation favorables Ă une Ă©volution du bien vivre des personnes dans un cadre de vie adaptĂ©. Elle reconnaĂźt la facultĂ© de faire valoir et reconnaĂźtre les choix des personnes ĂągĂ©es, renouvelle notre approche de leur cadre de vie et de leur habitat, qu’il s’agisse du domicile ou d’un Ă©tablissement.
Au-delĂ de la proposition de loi, la France aura-t-elle les moyens de s’occuper dignement des personnes ĂągĂ©es demain ? Cette question est cruciale dans un contexte oĂč les services publics sont en dĂ©clin et la natalitĂ© en dĂ©ficit. Les plus de 85 ans reprĂ©sentent dĂ©jĂ plus de 2 millions de Français et seront plus de 5 millions en 2050. Les instances publiques doivent ĂȘtre plus ambitieuses en termes de rĂ©solutions et de dispositifs adaptĂ©s Ă la diversitĂ© des parcours dans la vieillesse.
La proposition de loi sur le «bien vieillir» est une premiĂšre Ă©tape vers une prise en charge plus efficace et plus respectueuse des personnes ĂągĂ©es en France. Toutefois, il reste encore beaucoup Ă faire pour garantir une dignitĂ© Ă nos aĂźnĂ©s. Cela nĂ©cessite une mobilisation de chacun d’entre nous, une capacitĂ© d’intĂ©grer les Ă©volutions structurelles liĂ©es au vieillissement et une prise en compte de la diversitĂ© des parcours de vieillesse. Accorder une dignitĂ© aux personnes ĂągĂ©es est un acte politique fort qui doit ĂȘtre une prioritĂ© absolue dans notre sociĂ©tĂ©.