Sâoccuper dâun proche peut resserrer les liens familiaux ou, au contraire, faire naĂźtre ou raviver des tensions. On a beau ĂȘtre de la mĂȘme famille, on nâa pas toujours la mĂȘme vision des choses. Or de nombreuses dĂ©cisions doivent ĂȘtre prises pour le bien-ĂȘtre de la personne aidĂ©e.
Alors, comment retrouver un Ă©quilibre familial satisfaisant âïž
Il se peut aussi que des tensions existent entre l’aidant et son proche aidĂ©, surtout lorsque la maladie modifie son comportement ou quâil refuse de lâaide. Dans tous les cas, la situation peut devenir stressante, voire mener Ă Â lâĂ©puisement.
Pour y voir plus clair, nous proposons des conseils concrets et invitons les aidants Ă communiquer, Ă reconnaĂźtre leurs besoins et Ă fixer des limites.
â ïž Situation n° 1 : certains comportements d’un proche qui vit avec la maladie d’Alzheimer entraĂźnent des conflits
Si les symptĂŽmes cognitifs du proche aidĂ© empirent. Certains de ses comportements mĂšnent tout droit Ă la dispute : il suit partout l’aidant dans la maison, il nâest pas capable dâeffectuer des tĂąches qui paraissent simples, il contraint l’aidant Ă rĂ©pĂ©ter sans cesse les mĂȘmes consignes. L’aidant a le sentiment que son proche nâĂ©coute pas.
Cette situation engendre du stress, l’aidant se sent dĂ©muni, harcelĂ© mĂȘme, et câest lĂ que les tensions apparaissent. MĂȘme si lâon a beaucoup de patience, ĂȘtre confrontĂ© Ă la maladie, se rendre compte que son conjoint vit avec une maladie dĂ©gĂ©nĂ©rative et quâil ne va jamais revenir Ă ses capacitĂ©s dâavant est trĂšs confrontant.
Voici nos conseils : Si l’aidĂ© suit partout son aidant, câest peut-ĂȘtre quâil est angoissĂ© et nâest pas capable de lâexprimer. Il nâest pas toujours Ă©vident de dĂ©terminer quel comportement est imputable Ă la maladie et lequel ne lâest pas. Il est important de s’informer sur la maladie. Cela va aider Ă prendre du recul, Ă mieux comprendre lâĂ©volution de la maladie, ses effets sur le proche aidĂ© et sur l’aidant.
Il important de s’enquĂ©rir des prochaines Ă©tapes, afin de savoir Ă quoi s’attendre et mieux se prĂ©parer.
Au Nid des Aidants 91, nous sommes dans l’Ă©coute active et on invite les aidants Ă participer Ă nos formations. On les accompagne dans la recherche dâastuces utiles.
Déterminer ses limites et ne pas avoir peur de les réévaluer :
L’Ă©nergie fluctue, et ainsi que ses capacitĂ©s. Ce que l’on Ă©tait capable d’assumer il y a six mois ou un an peut paraĂźtre impossible aujourdâhui. Câest tout Ă fait normal.
Se rappeler que l’on fait de son mieux selon ses capacitĂ©s et ses contraintes. L’aidant ne doit pas culpabiliser en posant ses limites.
â ïž Situation n° 2 : L’aidant est en dĂ©saccord avec ses frĂšres et sĆurs sur la façon de prendre soin de son parent.
L’exemple d’une fille qui prend soin dâun parent atteint dâun trouble neurocognitif.
Dans les familles, quand on ne sâentend pas sur les dĂ©cisions Ă prendre pour un parent malade, cela peut devenir un vrai casse-tĂȘte. Son proche peut-il rester Ă la maison ou faut-il envisager un hĂ©bergement? Qui sâoccupe de ses soins? Des finances? Faut-il mettre en place un mandat de protection?
Les jugements peuvent ĂȘtre sources de conflits au sein dâune fratrie. Dâun cĂŽtĂ©, on a lâimpression que ses frĂšres et sĆurs comptent un peu trop sur nous : “tu as plus de temps, tu ne travailles pas », « tu connais mieux le milieu mĂ©dical », « tu nâas plus dâenfants Ă la maison », etc.
De son, cĂŽtĂ© l’aidante principale trouve que ses frĂšres et sĆurs pourraient s’impliquer davantage.
Parfois, ce sont les problĂšmes non rĂ©glĂ©s du passĂ© qui ressurgissent et empĂȘchent dâavancer sereinement.
Voici nos conseils : DĂ©terminez ses propres besoins. Prendre le contrĂŽle sur ce que l’on peut offrir, pas sur ce que peuvent faire les autres ou ce que dĂ©sire son parent malade. Essayez de se mettre Ă la place de ses frĂšres et sĆurs.
Peut-ĂȘtre que sa sĆur ne se sent pas capable de faire plus en ce moment, peut-ĂȘtre que son frĂšre nâarrive pas Ă accepter la maladie de son parent.
Communiquez et exprimez clairement ses attentes Ă son entourage :
La communication est le premier pas pour apaiser les tensions. Le fait de verbaliser ses besoins permettra Ă la fratrie de mieux comprendre ce que l’on vit.
Allez chercher du soutien !Â
Si on ne sait pas comment s’y prendre ou si les dĂ©saccords sont trop importants, on peut trouver de lâaide auprĂšs dâorganismes qui proposent de la mĂ©diation ou auprĂšs du procureur de la RĂ©publique pour les questions relatives au mandat de protection.
De l’aide pour retrouver l’Ă©quilibre :
La gestion des conflits familiaux est complexe. Si on a lâimpression de se trouver dans une impasse, ne pas hĂ©siter, Ă aller chercher de lâaide, auprĂšs de nos Ă©quipes, entre autres.
L’important est de se rappeler que chacun veut ce quâil y a de mieux pour la personne aidĂ©e.
Des ressources â comme â nos groupes de parole ou les entretiens avec notre psychologue offrent un espace bienveillant et sans jugement. Elles sont lĂ pour aider Ă franchir les Ă©tapes, une Ă la fois, pour aider les aidants Ă trouver un bon Ă©quilibre, toujours dans le respect de ses propres limites.