La démence, et particulièrement la maladie d’Alzheimer, ne doit plus seulement être perçue sous l’angle médical, mais également sous celui de l’impact social de cette maladie dégénérative. Les objectifs de santé publique visent désormais à maximiser la qualité de vie des malades et de leurs aidants, considérés comme une entité unique. Pourtant, la société s’appuie sur les aidants sans les reconnaître à leur juste valeur. Les aidants familiaux, souvent femmes et âgés, atteignent parfois leurs limites et rencontrent de nombreuses difficultés dans la prise en charge de leurs proches malades.

Les aidants interviennent auprès des personnes âgées dépendantes, des personnes handicapées et des personnes gravement malades. Bien que la loi ASV (adaptation de la société au vieillissement) ait permis une meilleure reconnaissance de leur statut, les aidants familiaux hésitent encore à demander de l’aide, se sentant souvent coupables et incompris par leur entourage.

Les conséquences de l’épuisement des aidants familiaux sont dramatiques. Les séparations, les conduites addictives et les comportements agressifs envers les malades ou les autres intervenants sont autant de signes de la détresse des aidants. L’épuisement des aidants a également un impact sur la qualité des soins prodigués aux patients dépendants et peut conduire à des placements précipités ou mal préparés des patients, engendrant des problèmes supplémentaires au sein de la famille et affectant le bien-être des personnes âgées.

La prise en compte et l’évaluation des difficultés des aidants sont donc essentielles, non seulement pour les soulager, mais aussi pour garantir une meilleure qualité de vie et de soins aux patients dépendants. Des structures telles que les accueils de jour, les associations ou les plateformes d’accompagnement de répit peuvent offrir un soutien précieux aux aidants et aux personnes aidées.

Face à la démence, c’est toute la famille qui a besoin d’aide. La reconnaissance précoce de la souffrance des malades et l’accompagnement des aidants sont primordiaux pour prévenir les bouleversements et les cassures familiales. Les aidants ont besoin d’accompagnement dans la vie quotidienne, de soutien psychologique et de répit pour faire face à leur lourde charge.

En somme, adopter une attitude préventive pour soutenir les aidants familiaux dans l’accompagnement de leurs proches est fondamental. La disponibilité des services sociaux et de soins joue un rôle majeur dans cette démarche. Il est temps de reconnaître et d’apprécier le travail colossal des aidants familiaux, qui portent le poids de la démence sur leurs épaules.