L’assistance familiale est un aspect important de la société française qui aide les membres de la famille malades ou âgés à maintenir une vie digne et à rester chez eux aussi longtemps que possible. Cependant, il y a un coût silencieux pour ceux qui abandonnent leur travail ou réduisent leurs heures pour s’occuper de leurs proches.

Les études montrent que les aidants familiaux qui travaillent souffrent souvent d’une perte d’emploi ou d’une réduction de leur temps de travail. Une étude menée par des économistes de l’université de Wayne State aux États-Unis a suivi les trajectoires d’emploi de près de 13 000 personnes et a constaté que les aidants familiaux avaient un taux d’emploi en baisse de 8 % par rapport à ceux qui ne l’étaient pas. Ce phénomène se produit dès la première année et il n’y a que peu de preuves que les aidants familiaux puissent réduire leurs heures ou devenir travailleurs indépendants.

Les résultats montrent également des différences entre les hommes et les femmes aidants. Les hommes sont plus susceptibles de réduire leur temps de travail avant de devenir aidants familiaux, puis de quitter le marché du travail et de ne jamais y retourner. Les femmes, quant à elles, quittent le marché du travail de manière plus brutale et sont plus susceptibles d’y retourner, mais à des salaires plus faibles ou avec moins d’heures de travail.

En France, de nombreux aidants familiaux sont confrontés à un coût silencieux qui les impacte à la fois sur le plan personnel et professionnel. D’après une étude nationale, la moitié des aidants familiaux a déclaré que la pandémie avait perturbé leur horaire de soins, les obligeant soit à fournir plus de soins (en raison de l’indisponibilité d’aides payées) ou moins (en raison de la quarantaine et de la peur des transmissions). Avant la pandémie, plus d’un tiers d’entre eux étaient employés.

Les aidants confrontés à des organisations familiales complexes étaient plus susceptibles de subir une mise en chômage technique ou de perdre leur emploi. Ils ont également montré des taux beaucoup plus élevés de dépression, d’anxiété et de solitude que les non-aidants ou les aidants qui n’ont pas subi de perturbations.

Le coût pour les aidants travaillants est multifactoriel. Certaines personnes abandonnent des promotions de poste, même lorsque leur supérieur les encourage à postuler. Cela peut être dû à la nécessité de rester proche de la personne à aider, qui a besoin d’une assistance intensive. Les conséquences peuvent se faire sentir sur les salaires, les pensions et les avantages sociaux.

D’autres doivent revoir l’aménagement de leur temps de travail, ce qui peut entraîner des pertes d’emploi. Certains abandonnent même des activités générant des revenus supplémentaires en raison du stress causé par les soins.

L’entraide familiale peut ainsi être gratifiante, mais elle peut également avoir un coût énorme pour les aidants. Les politiques publiques devraient tenir compte de ce coût silencieux et apporter une aide financière pour soulager la pression sur les aidants.

Enfin, les employeurs pourraient également jouer un rôle en offrant des horaires de travail flexibles et en prenant en compte les besoins des aidants dans leurs politiques RH.