Face à la complexité des enjeux qui entourent la dépendance et la vulnérabilité des personnes âgées, de nombreuses questions restent sans réponse. Qu’advient-il d’un enfant handicapé lorsque ses parents ne sont plus là ? Comment assurer la continuité d’une entreprise lorsque son fondateur n’est plus en mesure de la diriger ? C’est ici que l’importance de la prévention et de l’anticipation prend tout son sens. L’objectif est de créer une passerelle entre le présent et l’avenir, entre les personnes dépendantes et leurs aidants. Pour y parvenir, plusieurs outils juridiques existent, mais ils sont encore trop peu utilisés ou mal adaptés aux transformations démographiques et au vieillissement de la population.

Définir la dépendance :

La dépendance n’est pas simplement l’état d’une personne soumise à l’autorité d’autrui. Il s’agit d’une condition qui requiert une attention particulière et une compréhension profonde. Le droit régule cette dépendance, parfois perçue de manière positive comme l’aptitude à être autonome, parfois rapprochée de la vulnérabilité.

Anticiper pour mieux accompagner :

C’est en anticipant que nous pouvons mieux accompagner. Nous estimons que la discussion sur la fin de vie ne devrait pas être réservée aux derniers instants, mais devrait faire partie intégrante de notre réflexion tout au long de notre existence.

La prévention, un enjeu majeur :

Au-delà de la discussion, la prévention est un enjeu majeur. Malgré l’existence d’outils juridiques destinés à protéger les personnes vulnérables, ces derniers restent encore peu utilisés. Par exemple, en 2021, seuls 16 000 mandats de protection future ont été conclus. Pourquoi ? Le manque d’information est un facteur important. Le Centre national des soins palliatifs et de fin de vie a été créé pour pallier cette lacune.

Une fin de vie digne et cohérente pour tous :

Enfin, le débat public a récemment mis en lumière la nécessité de créer un modèle de fin de vie digne et cohérent pour tous. C’est dans cette perspective qu’un projet de loi sera présenté à la fin de l’été, accompagné d’une stratégie décennale sur le sujet. Une première pour l’Etat français, qui s’engage sur le long terme dans la définition de ce modèle.

Le mandat de protection future :

Créé il y a 15 ans, le mandat de protection future permet à chacun d’anticiper une éventuelle perte de ses facultés en organisant la manière dont il sera protégé. Cet outil réunit deux vertus majeures : la sécurité, car il permet d’organiser en pleine conscience une fin de vie à travers un dispositif sous contrôle médical puis juridique, et la liberté, celle de décider de son avenir.

Les freins à lever :

Cependant, ce dispositif est encore peu utilisé. Les raisons de cet échec sont multiples, mais l’un des facteurs les plus importants est notre difficulté à anticiper notre propre dépendance. Pourtant, c’est précisément le principe de l’assurance : prévoir des dispositions qu’on ne souhaite pas devoir prendre !

Des propositions pour l’avenir :

Face à ce constat, plusieurs propositions ont été faites pour lever ces freins. Parmi elles, la déjudiciarisation de la démarche, pas dans la mise en place mais dans l’exécution du mandat, et la création d’un fichier national des mandats de protection future.

Conclusion : Accepter de réfléchir à notre fin de vie

Au final, il est impératif que chacun accepte de réfléchir à sa fin de vie. Que cela soit par l’intermédiaire d’un mandat de protection future ou d’autres outils juridiques, l’important est de mettre en place des mesures qui nous permettent de vivre dignement, même en état de dépendance. C’est en acceptant cette réalité que nous pourrons préparer et accompagner au mieux les personnes âgées ou dépendantes de notre entourage.